Du 6 au 18 juin 2023, le collectif Mobilité a interrogé pour la première fois 2699 personnes sur les sujets de l’automobilité et des véhicules électriques.
Alors que le passage à la voiture électrique fait partie des principaux leviers choisis par l’Etat français mais aussi le Parlement européen pour décarboner les transports, cette enquête fait apparaitre une connaissance encore relative et une perception contrastée de la voiture électrique, qui amène à des divergences significatives sur la nécessité de transitionner vers ce type de véhicule.
Une connaissance très relative des voitures électriques chez les Franciliens
En effet, 66% des répondants n’ont qu’une connaissance théorique des véhicules électriques et indiquent n’avoir jamais eu l’occasion d’en faire l’expérience (les « novices »). De leur côté 4% des répondants utilisent régulièrement des véhicules électriques (les « experts »). 30% des répondants sont des utilisateurs « intermédiaires », ils ont déjà eu quelques expériences de conduite et/ou de recharge d’un de ces véhicules.
Ces chiffres illustrent la marginalité de la voiture électrique dans le parc automobile (environ 1% du parc français), malgré des ventes qui décollent (+46,97% en 2023).
Les Franciliens partagés sur la nécessité de transitionner rapidement vers la voiture électrique
Les convictions quant aux véhicules électriques sont fortement corrélées au niveau de connaissance de celles-ci. Un indicateur de perception* a été élaboré, il permet de mesurer l’adhésion des répondants à une question donnée. Sur la nécessité d’accélérer la transition vers la voiture électrique, les experts affichent une perception très positive (+46), à l’inverse des novices (-32), et même des intermédiaires (-9). Au global, la position des répondants sur cette question est négative (-17), avec des divergences selon l’âge, le lieu d’habitation ou encore le niveau d’usage et d’équipement automobile.
Des intentions d’achat éparses et des budgets en décalage avec le coût des voitures électriques en 2023
Les perceptions du prix de la voiture électrique sont encore assez négatives, tout comme la perception de l’adéquation de ces véhicules aux besoins des conducteurs ainsi que la facilité d’accéder à une borne de recharge.
Par ailleurs, l’enquête met en lumière une grande indécision chez les Franciliens qui envisagent l’achat d’un nouveau véhicule dans les 5 prochaines années. Les trois quarts indiquent ne pas encore savoir ce qu’ils vont faire. En outre le prix d’achat est de loin le critère le plus important, et près de 70% de ces acheteurs potentiels disposent d’un budget inférieur à 25 000€, ce qui n’offre que très peu d’options pour l’achat d’une voiture électrique neuve.
L’hybride, une solution de transition ?
Concernant la motorisation envisagée, c’est l’hybride rechargeable qui recueille le plus de suffrages, à hauteur de 45% d’acheteurs potentiels, devant l’essence, et seulement en troisième position l’électrique, à 34%.
Cet intérêt pour l’hybride rechargeable pourrait en réalité être la matérialisation de l’indécision des répondants, qui cherchent une solution idéale entre la motorisation thermique et l’électrique. Cependant, les retours d’expériences que nous avons pu recueillir montrent que ces véhicules ne sons pas rechargés régulièrement et que l’addition des deux technologies conduit souvent à en additionner les limites et les inconvénients plutôt que les avantages.
Enfin 25% des répondants à cette question sont intéressés par des voitures hybrides non rechargeables, plus sobres par leurs capacités à réduire la consommation d’essence. Ce type de véhicule occupera sans doute une place significative comme véhicule de transition dans les prochaines années.
L’enquête fait également apparaitre le désintérêt rapide pour le diesel, qui ne recueille que 15% des intentions d’achat.
De la nécessité de réduire les usages automobiles
Enfin, cette enquête a pu mettre en lumière un fort consensus des répondants sur la nécessité de réduire leur usage automobile (+34,6).
Pour autant, 61% des répondants nous indiquent penser conserver les mêmes usages dans les 12 prochains mois. Ceci illustre certainement leur dépendance automobile pour leurs déplacements. 39% envisagent tout de même de se reporter sur d’autres modes de transport, de réduire leurs déplacements automobiles ou encore de pratiquer le covoiturage ou l’autopartage, ce qui traduit un potentiel de changement conséquent. Ils sont d’ailleurs 57% à avoir déjà pratiqué le covoiturage au moins une fois. Les services d’autopartage sont bien moins populaires, mais 31,5% des répondants habitants de Paris ont déjà utilisé un service d’autopartage.
Cette première enquête sur le véhicule électrique, appelle à requestionner dans les prochaines années, un sujet en perpétuelle évolution, afin de comprendre comment les franciliens perçoivent ce mode de transport, avec la sortie prévue de modèles électriques à moins de 25 000€ et l’effacement progressif des politiques publiques d’aides à l’achat comme le bonus écologique.
Le Collectif Mobilité remercie encore les répondants pour leur participation à cette enquête !
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*Dans cette enquête, nous avons demandé aux répondants de nous donner leur perception, sur une échelle de 0 à 10, sur toute une série de questions liées à la mobilité électrique. Sur cette base, nous avons élaboré un indicateur de perception, compris entre +100 et -100, permettant de caractériser la perception d’un groupe de personnes, par exemple les 25-34 ans, les habitants de grande couronne, les CSP-, ou encore les experts en mobilité électrique. Le +100 indique une perception tout à fait favorable et le -100 tout à fait défavorable, à l’inverse. Cet indicateur plus fin qu’un simple « oui ou non », nous permettra de suivre l’évolution de l’opinion des répondants à nos enquêtes, dans le temps.
Les résultats de cette enquête sont désormais disponibles. Vous pouvez les consulter en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Cette enquête a été réalisée grâce aux contributions d’un groupe de travail composé des membres suivants :